Archives pour la catégorie Eclairages

Dynamiques forestières

Voici quelques nouvelles, surtout sonores, de deux réseaux activement engagés pour la défense des forêts françaises, contre l’industrialisation croissante de la gestion (coupes rases, monocultures de résineux, augmentation des récoltes prévues…) et pour la mise en place d’alternatives.

Le réseau pour les Alternatives Forestières (RAF)

Il s’agit d’abord du Réseau pour les Alternatives Forestières (RAF) qui a un beau site Internet : www.alternativesforestieres.org où vous trouverez des informations sur ses activités, les formations qu’il organise, ses publications – il vient de publier son deuxième livre « Agir ensemble en forêt » (Edition Charles Léopold Mayer), voir présentation ci-jointe. Vous y trouverez aussi de nombreuses émissions réalisées par Radio Zinzine sur des questions liées à la forêt, notamment la série « Entre cimes et racines » produite en partenariat avec le RAF.

Pour mieux comprendre l’origine du RAF et l’évolution de la situation des forêts en France je vous recommande de prendre le temps (presque trois heures!) pour écouter un long entretien avec Gaëtan du Bus, l’initiateur du RAF en 2008. Voici les liens vers les trois parties de cette émission :

Un forestier atypique, une émission en trois parties

Une longue conversation avec Gaëtan du Bus, forestier indépendant d’origine belge, aujourd’hui installé dans l’Aude, et initiateur du Réseau pour les Alternatives Forestières. Son parcours, sa passion pour la forêt, son approche atypique par rapport à sa gestion, ses réflexions sur cette profession souvent assez fermée, sa recherche de voies nouvelles…

1ère partie : http://www.zinzine.domainepublic.net/?ref=3468

2ème partie : http://www.zinzine.domainepublic.net/?ref=3469

3ème partie : http://www.zinzine.domainepublic.net/?ref=3470

Le RAF tiendra sa prochaine Assemblée Générale le 2 juin 2018, soit en Dordogne, soit dans le Limousin. Une bonne occasion pour mieux le connaître…

Agir ensemble en forêt, un guide pratique, juridique et humain

Gaëtan du Bus a également participé à la rédaction du livre  Agir ensemble en forêt .

SOS Forêt

D’autre part, le réseau SOS Forêt a organisé une réunion à Paris le 28 février. Voici une émission qui donne un aperçu de ce mouvement qui prend de l’ampleur, notamment grâce à plusieurs groupes régionaux :

L’inquiétude sur l’évolution de la gestion forestière en France augmente depuis plusieurs années. C’est pourquoi le collectif SOS Forêt a été lancé en 2011 en Lorraine. Entre-temps il a pris une ampleur nationale avec plusieurs dynamiques régionales en Bourgogne, en Franche Comté, dans les Cévennes et dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, dans les Hauts de France, en Ile de France… Le constat est clair : nos forêts sont de plus en plus perçues comme un gisement de production destiné aux besoins de l’industrie – plutôt que comme des écosystèmes qui fournissent une multitude de services vitaux pour l’humanité. Le gouvernement et la filière forêt-bois industrielle veulent accroître de manière considérable la récolte de bois, en grande partie pour satisfaire la demande croissante de bois-énergie. C’est pourquoi les collectifs régionaux de SOS Forêt ont organisé le 28 février 2018 une rencontre à Paris afin de renforcer leur démarche au niveau national…

http://www.zinzine.domainepublic.net/?ref=3502

Nicholas Bell, SOS Forêt du Sud/RAF/Radio Zinzine

Un film de l’ONG FERN et un nouveau blog de Nicholas Bell

L’ONG internationale FERN basée à Bruxelles a réalisé un film de 10 minutes sur les dangers de l’engouement international pour la biomasse, avec comme principal exemple Gardanne (en partie filmé lors de notre dernière réunion de coordination). Vous le trouverez ici avec des sous-titres en français : short film et vous pouvez trouver plus d’info sur FERN et son travail sur les forêst et la biomasse ici : our website.

Je viens de publier un blog, « Gardanne et la planète » sur Mediapart que vous trouverez ci-joint ou alors ici : https://blogs.mediapart.fr/nicholas-bell/blog/061217/gardanne-et-la-planete

Nicholas Bell, SOS Forêt du Sud

Disponibilités forestières et rémanents forestiers

Richard Fay a réalisé des fiches de lecture sur ces deux sujets :

  1. les disponibilités forestières
  2. les rémanents forestiers et le projet Résobio

Disponibilités forestières

Les rémanents forestiers et le projet Résobio

 

Informations d’automne 2015

Quelques informations transmises par Nicholas Bell en octobre et novembre 2015

« Menaces sur la forêt française »

Le documentaire « Menaces sur la forêt française » a été diffusé le 20 octobre par France 5. Ce film démarre à Gardanne, en montrant les conséquences d’une telle mégacentrale et la contestation locale; il part ensuite au Royaume-Uni où la plus grande centrale à biomasse du monde, Drax, a besoin de 7 millions de tonnes de pellets (granulés) par an, tous importés de l’Amérique du Nord. C’est justement en Caroline du Nord que le film nous amène pour nous montrer la destruction effroyable de forêts anciennes de feuillus en zones humides. Le film se termine au Québec avec Richard Desjardins. Il a eu une bonne audience, estimée à 850.000 personnes, qui est, semble-t-il, beaucoup pour un documentaire sur France 5. Il y a aussi une version anglaise, « Threatened Forests » qui a été montrée une première fois le 10 novembre à Bruxelles (voir plus bas). La production, Morgane, essaie de trouver d’autres chaînes prêtes à le diffuser.

Ndlr : Si on l’a raté, on peut voir le film sur ce site.

Rapports rejetant le mythe de la carbone-neutralité de la combustion de la biomasse

L’un des arguments régulièrement avancés par E.On, Drax etc. pour se vanter du caractère éminemment écologique de leurs méga-centrales à biomasse, et aussi par les pouvoirs publics pour justifier leur politique de subventionnement, est que les centrales à biomasse émettent beaucoup moins de gaz à effet de serre que les centrales à charbon. Depuis quelques mois, de plus en plus de rapports et d’études démontrent que cet argument est totalement faux. Sur une période d’environ 40 ans, les émissions seront nettement supérieurs à celles de centrales à charbon (de deux à quatre fois plus, selon le rapport). Ces études ont été réalisées par des organismes comme l’Agence de l’Environnement américain ou le Ministère britannique du Climat. Vous trouverez ici un article  (en anglais) d’un site professionnel américain sur une déclaration de la Maison Blanche allant dans ce sens.

Rencontres à Bruxelles

La semaine dernière j’étais à Bruxelles, d’abord pour la projection de « Threatened Forests », ensuite pour une série de rencontres au Parlement Européen et à la Commission Européenne. La question de « bio-énergie » est devenue très actuelle, car un certain nombre de parlementaires et fonctionnaires à la Commission Européenne se sont rendu compte qu’il n’est plus tenable de laisser développer les méga-centrales à biomasse brûlant des granulés ou plaquettes produits à partir d’arbres sans aucune contrainte ou critère de « durabilité », mais avec d’énormes subventions publiques (rappelons qu’E.On recevra 1,5 milliard d’euros sur 20 ans pour le fonctionnement de sa centrale à Gardanne).  Les discussions commencent donc sur une réglementation dans ce domaine. Deux ONG basées à Bruxelles sont très actives sur cette question : FERN et le Bureau Européen de l’Environnement (BEE). Elles sont en train d’avancer des propositions, considérant notamment que ces règles devraient interdire tout soutien public pour des centrales surdimensionnées comme Gardanne et Drax. Mais il faut aussi dire que le lobby de l’industrie est aussi omniprésente à Bruxelles.

FERN a récemment publié deux rapports :

– « Up in flames » (uniquement en anglais) qui décrit quatre exemples de centrales à biomasse qui ont des conséquences néfastes pour les forêts : France (Gardanne), Royaume Uni (Drax), Slovaquie et Roumanie. La photo de couverture est de la centrale à Gardanne avec un gros tas de bois.
– « Note d’information 1 – Le bois utilisé à des fins énergétiques: une ressource limitée ». Voici une citation « Si les Etats membres devaient avoir recours à la biomasse conformément à leurs plans en matière d’énergies renouvelables, d’ici 2020, la quantité de bois utilisée à des fins énergétiques équivaudrait au volume total de bois récolté aujourd’hui dans l’Union européenne ». Rappelons qu’actuellement environ 60% de l’énergie renouvelable produite en Europe provient de la biomasse.

Une dizaine d’ONG, dont FERN et le BEE, ont publié des recommandations pour les discussions qui démarrent au sein des Institutions européennes : « Pitfalls and potentials – The role of bioenergy in the EU climate and energy policy post 2020 ».

Ces documents sont disponibles sur www.fern.org

Emission sur Radio Zinzine

Nick a réalisé une émission « Energie et climat » avec Faustine Defossez du BEE, en grande partie sur cette problématique. A écouter sur le site de radio zinzine .

Pour conclure, A la défense de la muette avec NBP, un article  écrit par Nick pour « Archipel », le mensuel du Forum Civique Européen. Il parle la déforestation en Roumanie par des entreprises autrichiennes, mais aussi les questions évoquées dans ce message.

Table ronde à Radio Zinzine

Halte à la biomascarade

Une table ronde diffusée en direct le 26 juin 2015 qui cherche à rappeler tous les aspects néfastes de l’engouement moderne pour le bois-énergie industriel, et notamment des mégacentrales à biomasse d’E.On à Gardanne et d’Inova à Brignoles : impact sur les forêts régionales et au niveau planétaire, pollution et conséquences pour la santé publique, gaspillage de fonds publics… L’émission démarre avec une historique du projet d’E.On et de la forte contestation qui s’est mise en place. Autour de la table: Rémy Carrodano, Claude Calvet et Jean-Luc Debard du collectif à Gardanne qui s’oppose à la mégacentrale; Gilles Nalbone du Réseau Environnement Santé; Richard Ladet de SOS Forêt Cévennes; Lucas Aubert du syndicat SNUPFEN-Solidaires à l’ONF (04), Richard Fay, SOS Forêt 04 et retraité de l’ONF, et Nicholas Bell, SOS Forêt du Sud.

Halte à la biomascarade 1ère partie (69 min)
Halte à la biomascarade 2ème partie (43 min)